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Vronsky & Babin

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Le duo Vronsky & Babin : Un art quintessencié

Il est difficile d’imaginer ce que fut la renommée du duo Vitya Vronsky (1909-1992) et Victor Babin (1908-1972) considéré par Newsweek Magazine comme « le plus brillant duo de pianistes de sa génération ».

Nés au temps de l’Empire russe, en Crimée pour l’une, à Moscou pour l’autre, tous deux se rencontrèrent à Berlin et se marièrent en 1933 alors qu’ils étudiaient avec Artur Schnabel à la Musikhochschule. Compositeur, Victor suivit, comme sa future épouse – qui se perfectionna également à Paris auprès d’Alfred Cortot et Egon Petri –, l’enseignement de Franz Schreker alors au sommet de son art avant l’arrivée fatale des nazis.

Le couple se lança en duo ou à quatre mains dans une carrière européenne avant de faire ses débuts à New York quatre ans plus tard. En 1937, Vitya et Victor décidèrent de s’installer définitivement aux Etats-Unis et obtiendront la nationalité américaine. Dès sa constitution, le duo fut remarqué par ses lectures idiomatiques et synchronisées des œuvres de Rachmaninov qui devint leur ami.

Reconnus non seulement comme interprètes mais aussi en tant que pédagogues, leur vie américaine se déroula d’abord à l’Ecole de musique d’Aspen dont Victor fut le directeur de 1951 à 1954 puis au Cleveland Institut of Music où il assura les mêmes fonctions interrompues par son décès ; pour sa part, Vitya continua d’y donner des cours pendant vingt ans jusqu’à son dernier souffle. Hormis une interruption durant le Second conflit mondial qui les vit s’engager physiquement pour l’effort de guerre, ils se produisirent sans relâche (on dénombre 1200 concerts rien qu’aux Etats-Unis). Leur osmose transparaît dans une version stylistiquement aboutie de la Fantaisie pour quatre mains de Schubert consultable sur Youtube. En 1995, la parution de deux CD (chez Dante) à partir des enregistrements réalisés entre 1934 et 1945 témoigne de leur vaste répertoire, depuis Scaramouche de Milhaud jusqu’à des pièces de genre dont un Vol du Bourdon de Rimski-Korsakov en apnée, et le Tango de Stravinsky d’une rythmique implacable. Créateurs du Concerto pour deux pianos n° 1 de Darius Milhaud en 1942, prosélytes du Double Concerto de Vaughan Williams, on leur doit au disque (pour Columbia) le Concerto pour deux pianos de Mozart d’une clarté sans affèteries, et surtout des pages de Rachmaninov à se damner (chez EMI).

Victor Babin se distingue en outre par ses dons de compositeur couvrant un univers à large spectre qui fait la part belle aussi bien à la musique de chambre qu’à la mélodie ou au répertoire pour deux pianos. Sa riche production mériterait d’être remise à l’honneur, en particulier ses 2 Concertos pour deux pianos et orchestre, 3 Concertos da Camera, Three March Rhythms, 6 Etudes, des Fantaisies sur des thèmes variés mais aussi une multitude de transcriptions très réussies allant de J-S. Bach et Gluck à Schubert, Rimski-Korsakov, Tchaïkovski, Rachmaninov, R. Strauss, Khatchaturian, ou Stravinsky (avec une Circus Polka humoristique à souhait). Un vaste champ à redécouvrir dont le duo se fit, à travers le monde, le fervent propagateur.

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